Les cadres ne sont pas réellement normalisés et portent des noms différents suivant les auteurs
plan moyen (personnage entier)
plan américain (aux genoux ou mi-cuisse)
plan rapproché sexe plan rapproché taille
plan rapproché poitrine plan rapproché épaules
gros plan (tête)
très gros plan tête (couper le haut de la tête et non le bas)
Insert (pour un objet)
terminologie anglo-saxonne
Traduit de "Directing Motion Pictures" - Terence St. John Marner - The Tantivy Press - 1974
a) Appellation des plans selon leur cadrage : on distingue deux sortes de plans
- les plans dont l'échelle est rapportée au personnage (voir fig. 90) :
le plan moyen (PM) présente le ou les personnages en pied;
le plan amëricain (PA) coupe le personnage a mi-cuisse.
Pour ces deux categories de plans, on a créé des variantes qui précisent encore le cadre :
le plan moyen large (PML) laisse un peu d'air sous les pieds et sur la tête du personnage.
Le plan moyen serré (PMS) le coupe aux genoux, et correspond à peu près au plan américain large (PAL).
Le plan américain serré (PAS) coupe le personnage aux hanches.
Viennent ensuite les plans rapprochés :
plan rapproché taille (PRT) et plan rapproché poitrine (PRP) qui coupent le personnage a la taille et à la poitrine.
Le gros plan (GP) coupe le personnage au noeud de cravate.
Tout plan qui présente les détails du visage s'appelle très gros plan (TGP).
Le gros plan d'un objet est appelé Insert.
- les plans dont l'échelle est rapportée au décor.
Le plan de base est ici le plan d'ensemble (PE), qul présente une importante partie du décor ou tout le décor.
Si ce décor est particulièrement vaste, on obtient un plan grand ensemble (PGE).
Si, au contraire, le plan groupe des personnages dans une partie moins importante du décor, c'est un plan demi-ensemble (PDE).
Enfin, un plan qui présente le décor lui-même dans un paysage est un plan general (PG).
Ces appellations ne sont pas encore standardisées.
En France, de nombreux réalisateurs emploient d'autres formules.
Jean Delannoy et Claude Autant-Lara utilisent la denomination anglo-saxonne :
Close up (CU) pour gros plan,
Medium Shot (MS) pour plan moyen,
Long Shot (LS) pour plan d'ensemble, etc.
Abel Gance parle de plan poitrine, plan taille, plan sexe, etc.
b) Les angles de prise de vue:
La plupart du temps, l'appareil se trouve place a hauteur normale, c'est-à-dire environ 1,50 m du sol.
Parfois, en général pour créer un effet d'écrasement ou de puissance des personnages, l'appareil se trouve surélevé ou, au contraire, abaissé.
On parle alors de plongée et de contre-plongée.
Il arrive également que la camera se mette a la place d'un personnage : le spectateur est alors censé voir ce que volt le personnage.
II s'agit d'un plan subjectif, ou point de vue.
Le choix de l'angle de prise de vue doit enfin tenir compte de l'angle du plan précédent et du plan suivant, comme nous le verrons par ailleurs.
c) Les mouvements d'appareils :
Le champ d'un appareil n'est pas Immuable : les mouvements d'appareil le modifient. On distingue deux sortes de mouvements
- le panoramique, qul n'est pas a proprement parler un mouvement d'appareil, puisque la camera ne se déplace pas; elle pivote sur son axe, soit dans le sens vertical, soit clans le sens horizontal.
En abréviatlon, le découpage note dans ce cas PANO BH (de bas en haut), HB (de haut en bas), DG (de droite a gauche) et GD (de gauche a droite).
On peut aussi concevoir des panoramiques obliques;
- le travelling, qul constitue, cette fois, un veritable mouvement de l'appareil : Ia camera est montée sur un chariot qui se déplace sur des rails.
Il existe deux sortes de travellings :
travellings perpendiculaires au champ : TRAV AV (avant) ou TRAV AR (arrière),
le premier isolant un élément du décor qui grossit jusqu'à occuper l'écran,
le second partant d'un tel élément pour découvrir le décor;
travellings parallèles au champ, latéraux, de droite à gauche ou de gauche à droite (TRAV DG ou TRAV GD).
Le zoom, ou travelling optique, peut également entrer dans la catégorie des mouvements d'appareil.
On peut combiner travelling et panoramique ou même utiliser des grues.
En fait, ii ne faut pas abuser des mouvements. On les emploie pour accompagner un personnage ou pour créer un effet dramatique, comique, etc.
On a beaucoup écrit sur la justification de ces mouvements; ils permettent parfois d'accélérer le rythme (Christian Jacque), ou au contraire, de le ralentir et même de l'anéantir (Carl Dreyer).
L'emploi des mouvements d'appareil est très difficile et, somme toute, le résultat est parfois assez inattendu.
Seul un réalisateur expérimenté peut se perrnettre de prévoir que tel rnouvement plus ou moms complexe lui donnera tel effet.
"Le Cinéma et ses Techniques" - Michel Wyn - éditions E.T.E. 1972 - page 248